Lucie est aide-soignante.
Chaque jour, avec patience et bienveillance, elle lève, lave, porte et supporte les personnes âgées dont elle a la charge.
Mais quand survient l’hiver, se dégradent ses conditions de travail, s’étiole sa vie amoureuse.
Alors, pas à pas, la douceur laisse place à la précipitation, et les résidents de l’Ehpad en subissent les conséquences.
Comment, dans ce contexte, retrouver la tendresse perdue ?
Quels fantasmes et besoins agitent une âme fatiguée et un corps vulnérable ?
Ensemble, aide-soignante et seniors parviendront-ils à redonner du souffle à leur existence ?

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"Feuferouïte (Faut faire entendre)" a fait l'objet d'une commande d'écriture à l'autrice Julie AMINTHE afin de mettre en mots une fiction nourrie de plusieurs années d'interventions en hôpital gériatrique. Avec ce spectacle pour grands plateaux, à destination des adolescents et adultes, nous choisissons de mêler acteurs et marionnettes à taille humaine.

Nous souhaitons « faire entendre » ce qui ne s’exprime pas ou avec difficulté par le biais d'une corrélation de gestes aide-soignante/personnes âgées et marionnettiste/marionnette. Celle-ci exprime puissamment une sorte de maxime en lien avec la dépendance physique et affective : "si tu ne t'occupes pas de moi, je meurs".

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Force est de constater, par notre expérience de terrain, qu'il y a, à cet endroit de notre société, un vrai besoin, un manque à combler et en premier lieu un tabou à lever : la question de la sensualité et de la sexualité de nos anciens. Il nous est apparu essentiel de mettre en scène cette problématique du rapport au corps, à l'intimité dans une institution hospitalière. Particulièrement chez les personnes âgées,

cela provoque souvent une gêne, un déni, voire un rejet des familles comme du personnel, comme si on n'aurait plus le droit de s'aimer quand on a 70 ou 80 ans.

Notre rencontre avec la sexologue Manon Bestaux nous a confirmé cette envie de travailler sur la thématique du désir, de "l'Eros" comme pulsion de vie, désir d'amour, de tendresse. A vrai dire, c'est en se projetant "quand on sera vieux" que nous saute aux yeux la nécessité d'insuffler la vie jusqu'au bout. Battre la morosité, l'ennui et la déprime, renouer avec les sensations de douceur quand tout est meurtri et faciliter l'échange sur des sujets essentiels avec beaucoup d'humour.

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